- SIERRA LEONE - Actualité (1990-1996)
- SIERRA LEONE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de Sierra LeoneEn août 1990, l’All’s People Congress (parti unique depuis 1978) charge une commission de rédiger une nouvelle Constitution; celle-ci sera approuvée par référendum un an plus tard avec 60 p. 100 des voix. En mars 1991, le président Momoh se prononce en faveur du multipartisme. En mai, les forces du Front national patriotique du Liberia de Charles Taylor, qui cherche vraisemblablement à s’emparer du sud de la Sierra Leone riche en diamants, massacrent 5 000 civils.Le 29 avril 1992, un coup d’État chasse le général Joseph Saidu Momoh du pouvoir; il s’enfuit en Guinée le 1er mai. Le capitaine Valentin Strasser est nommé président d’un Conseil national provisoire de gouvernement, qui comprend des membres de toutes les ethnies et devient en juillet le Conseil suprême de l’État. Le nouveau gouvernement, qui reprend tous les engagements de la Sierra Leone vis-à-vis de l’O.U.A. et de la C.E.D.E.A.O., cherche à mettre fin aux combats avec les rebelles libériens. Un autre coup d’État est déjoué en décembre 1992. Le capitaine Strasser lève en décembre 1993 le couvre-feu et fixe à 1995 l’adoption d’une Constitution pluraliste et la tenue d’élections législatives et présidentielle.Le 20 avril 1995, les rebelles du Front révolutionnaire uni (R.U.F.) relâchent les 10 derniers otages occidentaux, capturés entre novembre 1994 et janvier 1995. Dirigé par Foday Sankoh et soutenu par le Libérien C. Taylor, le R.U.F. est entré en lutte contre le pouvoir en mai 1991; les affrontements entre les rebelles et l’armée ont fait entre 5 000 et 7 000 morts depuis cette date. En février, le R.U.F. avait réclamé la médiation du Comité international de la Croix-Rouge. Cette guérilla paralyse l’activité économique du pays. Les élections générales, prévues pour 1995, sont reportées à 1996.Le 16 janvier 1996, le capitaine Strasser est renversé par un putsch sans effusion de sang dirigé par le général Julius Maada Bio, vice-président du Conseil national provisoire de gouvernement. Accusé d’avoir voulu conserver le pouvoir au-delà des élections générales prévues pour février, V. Strasser est expulsé vers la Guinée. Le 23, le R.U.F. décrète un cessez-le-feu et se dit prêt, pour la première fois, à négocier avec le pouvoir.Le 15 mars, le candidat du Parti du peuple sierra-léonais (S.L.P.P.), Ahmad Tejan Kabbah, remporte le second tour de l’élection présidentielle avec 59,49 p. 100 des suffrages. Il était opposé à John Karefa-Smart, candidat du Parti de l’union nationale du peuple (U.N.P.P.). En février, lors des élections législatives, le S.L.P.P. avait obtenu environ le tiers des voix – ce qui lui garantit la majorité au Parlement – et l’U.N.P.P. le quart. Le parti de l’ancien président Momoh n’avait recueilli qu’environ 5 p. 100 des suffrages.Le 26 mars, le général Bio et le chef du R.U.F., Foday Sankoh, conviennent de la poursuite des négociations entre les rebelles et le futur gouvernement civil. Le 29, la junte remet le pouvoir au président élu.Le 30 novembre, le président Kabbah et F. Sankoh signent un accord de paix à Abidjan. Celui-ci met fin à une guerre civile qui a fait 20 000 morts en 5 ans et provoqué le déplacement d’environ 700 000 personnes.
Encyclopédie Universelle. 2012.